La reprise collective.

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Quand vendre son entreprise à ses employées ou à sa communauté ?

Dans le cadre du mois de l’économie sociale de la Côte-Nord qui se tient tout le mois de novembre, il était important pour les différents intervenants du territoire de démystifier la reprise collective afin de faire connaître cette option de transfert d’entreprise. Le but, conserver dans nos milieux une partie de notre richesse collective. Parce qu’il faut se le dire, lorsqu’une entreprise disparaît, c’est tout le milieu qui en souffre. Les repreneurs/acheteurs d’entreprises ne courent pas les rues pour diverses raisons. Alors, que faire ? Eh bien, voici une piste de solutions : racheter en partie ou en totalité l’entreprise par le modèle coopératif. En voici un exemple bien concret de chez-nous. À l’Emportée coop de Tadoussac.

La Coop à l’Emportée de Tadoussac

À L’Emportée est une coopérative de travailleurs créée en 2009 par trois jeunes femmes soucieuses de redonner un deuxième souffle à la boulangerie du village. Ce trio inspiré – composé d’inspirantes – travaille dans un esprit solidaire, équitable et coopératif pour vous offrir une cuisine créative, ludique et savoureuse.

L’équipe, passionnée par le terroir sauvage de la Côte-Nord et les ingrédients exotiques, s’est donné pour vocation de vous les faire découvrir.

Danielle Harvey, Karine Vivier et Galadrielle Landreville, pourquoi avez-vous choisi de reprendre sous le modèle coop ?

L’important pour nous, lorsque nous avons acquis les actifs de la boulangerie du village de Tadoussac, c’était de créer des emplois durables et de varier l’offre alimentaire dans notre milieu de vie. La coopérative de travailleurs était pour nous le choix le plus logique pour que le projet existe le plus longtemps possible. Lorsque nous serons rendus ailleurs, nous espérons qu’il y aura d’autres membres travailleurs pour faire vivre le projet « À l’Emportée coop » !

Nous imaginons que chacune d’entre vous utilise son « expertise » ou son bagage dans la prise de décision. Comment prenez-vous celle-ci pour que ce soit équitable et surtout la meilleure décision pour la coop ?

À l’Emportée coop existe depuis déjà 11 ans, au début de ce projet nous étions assez jeunes, aucune de nous n’avait beaucoup d’expérience dans la gestion d’entreprise. C’est en essayant différentes formules que nous avons chacune pris notre place et développé nos aptitudes d’entrepreneures. Ayant des personnalités et des forces assez différentes, ça s’est fait plutôt naturellement. Puis, lorsque vient le temps de trancher, le vote à trois nous facilite la vie, mais nous recherchons le plus possible un compromis ou au mieux un consensus.

Quels sont les avantages pour les membres et quel impact cela a sur la Coopérative?

Le modèle coop nous a permis de mettre nos idées et nos forces en commun pour créer notre entreprise à notre image et d’y mettre chacune notre touche personnelle. À nos débuts comme entrepreneures, le fait d’être en coopérative nous a beaucoup aidées à structurer notre projet. Au fil des années, nos conditions de travail se sont améliorées et les incertitudes financières se sont atténuées. À L’Emportée a maintenant les reins plus solides et elle peut assurer nos emplois et celui d’une dizaine d’autres employés.

Qu’elle est, selon vous, l’impact de votre entreprise dans le milieu ?

On est très heureuses d’offrir des produits sains et artisanaux autant aux gens du village qu’aux gens de passage à Tadoussac. Les Tadoussaciens attendent avec impatience notre ouverture saisonnière et les enfants ont des étoiles dans les yeux lorsqu’ils franchissent la porte du 164 B, rue Morin. À travers les années, notre entreprise a grossi et elle crée de plus en plus d’emplois, ça nous rend assez fières ! Nous sommes impliquées dans notre milieu à plusieurs niveaux et cela amène son lot de reconnaissance. De plus, puisqu’il n’y a pas tant de commerce comme le nôtre en forme coopérative sur la Côte-Nord, nous croyons agir comme un modèle d’économie sociale inspirant pour les personnes désirant créer ou reprendre une entreprise.

Qui vous a soutenue dans cette démarche ?

La SADC (prêts), le CLD (subvention), la CDRQ (accompagnement), les anciens propriétaires de la boulangerie, nos amis, nos parents et la communauté.

Qu’elles sont les principaux défis de la coopérative ? Comme on est un commerce saisonnier, l’embauche et le recrutement de nouveaux membres travailleurs restent de grands défis pour nous. L’approvisionnement est parfois plus ardu en région surtout si on veut acheter des emballages écologiques ou des denrées biologiques, équitables et locales.

Qu’elle est, selon vous, l’impact de votre entreprise dans le milieu ?

On est très heureuses d’offrir des produits sains et artisanaux autant aux gens du village qu’aux gens de passage à Tadoussac. Les Tadoussaciens attendent avec impatience notre ouverture saisonnière et les enfants ont des étoiles dans les yeux lorsqu’ils franchissent la porte du 164 B, rue Morin. À travers les années, notre entreprise a grossi et elle crée de plus en plus d’emplois, ça nous rend assez fières ! Nous sommes impliquées dans notre milieu à plusieurs niveaux et cela amène son lot de reconnaissance. De plus, puisqu’il n’y a pas tant de commerce comme le nôtre en forme coopérative sur la Côte-Nord, nous croyons agir comme un modèle d’économie sociale inspirant pour les personnes désirant créer ou reprendre une entreprise.

Une collaboration

Adam Desbiens direction@economiesocialecotenord.ca

Stéphane D’Amours stephane.damours@ctequebec.com

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